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  • Photo du rédacteurSklaeren

Atelier d'écriture : l'enfant

Dernière mise à jour : 25 avr. 2020

(Atelier individuel et collectif proposé par Marielle Rachline http://rachline-marielle.e-monsite.com/)


Émerveillée de tout,

Ne s’étonnant jamais de rien,

Une fillette chantait,

Suivant les saisons,

Suivant son chemin.


Son insouciance faisait sourire les adultes qui la regardaient avec amusement. Elle sautillait d’un point à l’autre semblant être dans un monde à part, ne se souciant de rien d’autre que des éléments de la nature qui faisaient appel à elle. S’adresser à une libellule ou une abeille, puis être distraite par une bourrasque de vent qui dans un murmure lui aurait suggéré de tomber en amour du rosier. Roses rouges aux pétales de velours. Et cette odeur ! Quelle odeur ! Se laisser tomber à la renverse, shootée à l’essence de fleurs, et retomber sur le matelas de l’herbe grasse et gracieuse.


Il y a le chien du vieux Norbert, neurasthénique comme son maître, aboyant à tout rompre, brisant même un jour sa longe. Tel un monstre en furie, il avait foncé vers la jeune fille qui l’avait regardé avec étonnement, se demandant quel câlin elle allait lui offrir pour l’apaiser. Les adultes horrifiés avaient crié, mais elle, calme, était restée debout ancrée sur ses deux pieds. Elle était restée stoïque observant l’animal fonçant sur elle. Elle avait ouvert les bras. Sa mère était tombée d’inanition sur le bitume pour ne pas voir la scène.


L’enfant avait accueilli l’animal et le serrant si fort, elle l’avait empêché juste à temps de la mordre. Elle lui chantait une berceuse. Le monstre devint peluche. Ils se berçaient l’un l’autre.


Le vieux Norbert sortit de chez lui comme un diable de sa boîte , prêt à battre son chien pour le faire taire. Toute sa violence stoppée dans sa main qui portait le bâton au-dessus de sa tête. Quelle drôle de scène face à lui… Une femme allongée au sol entourée d’autres adultes l’aidant à se relever. Dans le chemin à contre-jour voir la silhouette d’une enfant berçant son vieux cabot et celui-ci si calme. Le vieux papy avait face à lui une leçon de vie. Lâcher son bâton. Au choc de celui-ci sur le sol, tressaillir. Lui seul. Ni le chien, ni l’enfant n’ont bougé pas même ces grandes personnes, trop loin pour entendre quoi que ce soit. Il grogne, regarde la scène encore une fois. Mon chien, la fillette. Il veut tourner sur ses talons, retourner chez lui, mais dirige finalement vers la fillette. Il se sent alors tout petit quand la jeune demoiselle lève les yeux sur lui. D’un bras elle continuait à bercer l’animal, de l’autre, son bras gauche l’ouvrit pour accueillir le veille homme. Il avait alors senti ses jambes se dérober sou lui, a genou qu’il était à présent. Devant le présent de l’enfant avait succombé, se laissant à son tour bercé. De sa main gauche, caresser le poil de son animal. Réconcilier.


Quand la fillette passe devant le vieux Norbert, maintenant sur le rockingchair de sa terrasse, son chien en boule sur ses genoux, elle les salue à peine, trop occupée à suivre le vol d’un papillon.







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