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Je me mets à l'écriture

Dernière mise à jour : 28 juin 2019

Pourquoi je raconte des histoires et pourquoi aujourd'hui l'écriture m'appelle.


Je n’avais pas d’âge que déjà j’écrivais.


Au plus lointain que le gardien de ma mémoire me permette d’arpenter la grande bibliothèque des souvenirs, j’écrivais déjà mes premières histoires avec ma langue et mes lèvres bien avant le crayon couché sur le papier. Ma mère me conduisait au pays des songes d’une histoire inventée et ensemble nous parachevions les aventures de Wladimir le prince Russe… et tant d’autres.


De mon enfance de beaux souvenirs mais aussi beaucoup d’ennuis. Mes parents n’ont eu qu’une fille et ils étaient bien jeunes. Les premiers cousins et cousines n’arriveront que 7 ans plus tard et il faudra attendre encore 3 ans avant qu’ils ne deviennent compagnons de jeux… 10 ans à s’ennuyer, c’est 10 ans pour apprivoiser son esprit, lu apprendre à rêver et concevoir des mondes. Mes vacances chez mes grands-parents étaient très solitaires préférant la compagnie des adultes à celles des enfants que je trouvais trop turbulents et imprévisibles, tellement « enfant ». Je me rappelle que c’est quand l’ennui avait envahi tout mon corps jusqu’à en boire la tasse, que le soubresaut de vie me faisait basculer dans mes « autres mondes ». Observer le monde à s’en crever les yeux me permettait de rentrer dans des espaces insoupçonnés. N’avez-vous jamais remarqué combien un simple carrelage d’une cuisine peut devenir un monde à lui tout seul ? Combien une sortie d’aération peut devenir un personnage avec deux yeux, un nez et une bouche ?


Ma mémoire des histoires écrites remonte au CM1. Valorisée pour mes inventions, réprimandée pour mon orthographe. C’est donc au cours moyen 1ère année que j’entamais mes premiers ouvrages. Je me souviens de « Lara et la sorcière », ou au collège « Nenky », ma saga de l’ile de Wataï. Mais tous portaient insidieusement le même titre : Inachevés… la pression scolaire et familiale de la bonne orthogrammaire aura raison d’une liberté d’expression et de créations bridées à la perfection d’une langue. Je n’ose plus écrire et pourtant je continue âge après âge, année après année. On se lance mais on avorte dès l’idée même de faire relire sa production de peur d’entendre l’éternelle réflexion corrective et non appréciative de l’équilibriste imaginatif. La peur de l’écriture ira jusqu’à ne pas répondre à des courriers reçus. J’ai honte.


Arrivée à l’âge adulte le besoin de coucher des mots se fera sur ma langue en devenant conteuse puis en inventant mon métier d’improviconteuse. J’invente et partage des histoires sans à avoir des lecteurs. La mauvaise relation avec l’orthogrammaire est mise à jour à la faculté : dysorthographie. Un mot posé bien tard sur une réalité qu’il est possible maintenant d’affronter avec des outils et des clefs. La honte s’estompe pour laisser place à l’acceptation de soi et de ses limites. A bientôt 37 ans l’appel peut se laisser entendre. La trace de l’enfant endormi qui voulait écrire s’éveille et maintenant me hurle que je me lance pleinement dans le bain des mots, des tournures de phrase et de jeux que permettent la langue Française.


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